L’objet de cette étude est de comprendre la crise des dettes souveraines, plus précisément celle de la dette française. Car, si la France n’a pas atteint les niveaux d’endettement des pays comme la Grèce, l’Irlande, le Portugal, l’Espagne ou encore l’Italie, l’état des finances publiques n’y est guère plus brillant. Cette meilleure compréhension de l’ampleur et des causes de la crise peut, seule, nous indiquer une issue de sortie qui ne débouche pas sur une autre crise mais sur un retour durable à la croissance.
La France est plombée par une dette publique de plus de 1 600 milliards d’euros (six fois le montant des recettes de l’État) qui grandit vite depuis une décennie. Sa charge (intérêts annuels) atteint 45,4 milliards d’euros : le deuxième poste budgétaire après l’Éducation nationale (le premier à courte échéance) et plus des 4/5èmes des recettes de l’impôt sur le revenu.
Risque supplémentaire : 70,6% de cette dette est détenue par des non-résidents.
Principale dépensière : notre administration centrale (77% de la dette). Mais ce sont les dépenses des administrations publiques locales qui ont augmenté le plus vite ces 30 dernières années (3,3% de croissance moyenne en volume) : elles représentent 10% de la dette.
Depuis le début des années 1980, la dette des administrations de sécurité sociale s’est, elle aussi, dégradée, passant de 18,9% à 24,2% du PIB, ce qui fait 12% de la dette. Les dépenses de fonctionnement et les transferts sociaux ne laissent que 4,1% pour les dépenses d’investissement : cela ne prépare pas l’avenir. La dette a souvent été préférée à l’impôt, pourtant écrasant, parce que son remboursement est différé dans le temps avec l’espoir que d’autres paieront.
La source du surendettement : l’État providence, qui dépense trop et mal.
Une seule solution : ramener son périmètre d’intervention à ses fonctions régaliennes et redonner de l’oxygène aux individus et à la société civile. Le plan d’austérité trop modeste et mal conçu décidé par le gouvernement et un éventuel recours à la solidarité européenne en cas de détresse sont des fausses pistes.
Aussi notre étude sera-t-elle organisée en quatre volets :
- Dans quel état sont nos finances publiques ?
- Où est passé tout cet argent ?
- Comment en sommes-nous arrivés là ?
- Comment sortir de cette situation ?
Gratuit
- Créé le : Jan 14, 2019
- Catégorie: Etudes
- Type : Article unique
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